Les parents
La mort d'un être cher est une phase terrible dans la vie d'un être humain. En 10 ans, j'ai appris que la souffrance n'est pas la même pour tous. Je ne crois plus que la perte d'un enfant est plus difficile que la perte d'un conjoint, d'un ami ou d'un parent. Le degré de souffrance est fonction de l'amour que l'on porte au disparu.
Julie n'est pas seulement ma fille, elle est mon alter égo, mon idole. J'admirais sa gentillesse, son intelligence, sa beauté et bien sûr sa passion pour le karting. Comment continuer lorsqu'on perd toute raison de vivre?Je vous fais part de mon expérience et de mon vécu ces 10 dernières années, dans le but d'aider face à la mort.Le choc du 6 octobre 2002 est irréversible, inoubliable, incurable, effroyable. Malgré tout le travail réalisé sur moi, qui me permet aujourd'hui de chasser immédiatement les images de mon esprit, je suis toujours autant traumatisé.
Cette période dure plus ou moins longtemps suivant les personnes et l'aide qu'elles reçoivent ou qu'elles veulent bien recevoir. En ce qui me concerne, elle a durée deux ans. Je ne pensais qu'au suicide, c'était drogue, tranquillisant, antidépresseur, alcool pour tenter de ne pas penser.
Puis un jour, il y a une petite lueur dans les ténèbres. Je pensais avoir perdu Julie et on insistait depuis plusieurs mois pour me prouver le contraire. S'il y a une chance sur un milliard de retrouver ma fille chérie, je dois la tenter.
C'est comme ça que l'on rentre dans un autre monde ignoré par les gens qui ne connaissent pas la souffrance.
J'ai rencontré énormément de parents dans notre situation, lu des dizaines de livres sur le sujet et fréquenté des associations pour les personnes qui ont perdu un être cher.
Puis, j'ai retrouvé Julie...
Je sais que très peu de personnes font cette démarche pour diverses raisons; mais lorsqu'on n'a plus aucune raison de vivre sans la personne disparue...
Aujourd'hui, Julie est avec moi chaque jour, la souffrance s'est atténuée, j'ai atteint une sérénité qui me permet d'écrire ces quelques lignes pour aider ceux qui continuent à souffrir depuis des années.
Certes, je suis handicapé mental. Comme pour le handicap physique, il est possible de continuer à vivre, différemment avec d'autres valeurs et priorités.
Le papa de Julie ps: Michèle mon épouse, la maman de Julie a suivi un autre parcourt, elle est arrivé au même résultat immédiatement. Julie et Michèle ne font qu'une seule et même personne
Il manque un temps à ma vie
Il manque un temps, j'ai compris
Il me manque toi
Mon alter ego
Tu es parti ma Julie
Tu m'as laissé seul ici
Mais partout tu me suis
Mon alter ego
Où tu es
J'irai te chercher
Où tu vis
Je saurai te trouver
Où tu te caches
Laisse-moi deviner
Dans mon cur rien ne change
T'es toujours là, mon ange
Il manque ton rire à l'ennui
Il manque ta flamme à ma nuit
C'est pas du je
Mon alter ego
Où tu es
J'irai te chercher
Où tu vis
Je saurai te trouver
Où tu te caches
Laisse-moi deviner
T'es sûrement baie des anges
Sûrement là-bas, mon ange
Sûrement là-bas
Sûrement là-bas
Où tu es
J'irai te chercher
Où tu vis
Je saurai te trouver
Où que tu sois
Je voudrais que tu saches
Dans mon cur rien ne change
T'es toujours là, mon ange
Il manque un temps à ma vie
Il manque ton rire, je m'ennuie
Il me manque toi, ma Julie
Jean-Louis Aubert