C'est avec une pointe de déception, mais aussi le sentiment d'avoir fait tout le maximum, que Dorian Boccolacci est reparti d'Angleterre, finalement 3ème du Championnat d'Europe KF3, à égalité de points avec le second. Son sens de l'attaque a longtemps masqué le déficit de performance de sa machine quand la pluie a cédé la place à un temps sec, mais il n'avait plus les moyens de contenir ses redoutables adversaires jusqu'au bout quand un de ses pneus lui a fait défaut pendant les courses décisives. Heureusement, les aléas de la compétition n'ont en rien altéré la valeur unanimement reconnue du pilote iRace Professionnal.
Dorian Boccolacci fait maintenant partie des meilleurs pilotes mondiaux. Depuis quelques mois, une étape a été franchie dans sa maîtrise du karting. Plus mûr, capable d'anticiper et de gérer les conditions de course les plus complexes, il n'est pas du genre à trembler quand la pression s'intensifie. En ballotage pour le titre européen à cause d'un matériel moins efficace, jamais il n'a commis d'erreur, restant concentré pour donner le meilleur dès le départ de chaque course. C'est désormais un fait acquis, personne ne peut lui retirer sa place au sommet de la hiérarchie des pilotes.
L'analyse de ses résultats lors de la manche anglaise du Championnat d'Europe KF3 est éclairante sur ce point. Pour les séances chronos, la pluie a détrempé le circuit particulièrement technique de PFI, considéré par beaucoup comme un circuit d'homme. Dorian s'élance dans le 1er groupe et réalise le meilleur temps à plus de 6 dixièmes du second, ce qui est vraiment beaucoup. A cause des variations d'adhérence entre les 4 séries, il se retrouve 4ème au classement général. La piste est encore mouillée pour sa 1ère manche qualificative, qu'il remporte en signant le meilleur temps.
Ensuite les précipitations vont cesser sur le Lincolnshire, et l'Intrepid/TM de Dorian va perdre de sa superbe. Il est impossible de savoir pour l'instant ce qui en est la cause, tant les paramètres sont nombreux à ce niveau. Châssis, moteur, pneumatiques, réglages, ... tout est envisageable. Malgré les efforts de l'équipe, le problème ne sera pas réglé du week-end. Un indice a pu être noté quand les performances se sont dégradées d'un seul coup en passant un nouveau train de pneus. Dorian parvient malgré tout à remporter encore 3 de ses 4 manches, mais le chrono révèle un manque de 3 à 6 dixièmes de seconde sur les plus rapides. Sur une piste sèche, c'est énorme en karting. Comment fait-il pour continuer à gagner des courses malgré une machine moins véloce que ses adversaires ? Cela reste un mystère qui tient sans doute du génie !
Dimanche, le warm-up confirme les craintes de son entourage : il en manque toujours. Dans la 1ère des deux courses décisives, le pilote de l'Equipe de France FFSA Karting limite les dégâts en 2ème position, même s'il ne peut contenir le retour victorieux du Champion en titre, l'Anglais George Russell, sur ses terres à PFI. A l'arrivée, l'équipe s'aperçoit qu'un des pneus de Dorian a cédé. La seule solution est de le remplacer par un plus usagé ayant déjà été utilisé en essais. A partir de là, il n'a plus les moyens de défendre ses chances. La course 2 est un calvaire : 3ème on ne sait comment jusqu'au tour 9, il se fait bousculer ensuite de toute part et chute 13ème. Il puise dans ses dernières ressources pour remonter sur la fin et franchit la ligne en 8ème position. A égalité de points avec le second, Dorian pourrait regretter la course perdue à Varennes quand il a été percuté par un équipier.
Mais le regret n'est pas le genre de la maison Boccolacci. Pour Dorian, terminer 2ème ou 3ème d'un Championnat ne fait pas grande différence, seule la victoire compte. Avec ses proches, il regarde vers le futur afin de trouver une solution qui lui permette de disputer sans encombres les courses à venir, dont la plus importante, la Coupe du Monde, qui aura lieu fin septembre sur le circuit espagnol de Zuera qu'il connait bien.