Sous une météo estivale, le meeting de Pers a rencontré ce week-end un vif succès. C'est tout d'abord le tracé de la piste du Lissartel qui a séduit les 175 concurrents qui avaient fait le déplacement jusqu'en Auvergne. Le niveau des trois catégories fédérales en lice était réellement très élevé, et pas seulement pour les têtes de série. Thomas Mich a été couronné Champion de France KZ 125 au terme d'une lutte acharnée. Dominateur du début à la fin, Emilien Grosso s'adjugeait un titre largement mérité en KZ 125 Gentleman. Sébastien Gibier s'imposait quant à lui dans la Coupe de France Nationale 150, en conclusion d'une compétition endiablée.

Il faut le répéter, le circuit de Pers possède de solides atouts. Sinueux et rapide à la fois, très vallonné, idéalement situé en pleine nature, il a fourni un cadre tout à fait adapté à la compétition fédérale, tant pour les pilotes que pour les spectateurs. L'évènement a permis de constater l'évolution du niveau sportif national aussi bien en KZ 125 qu'en Nationale 150. Dès les essais, le ton était donné, et la bataille n'a cessé qu'au terme des finales dimanche en toute fin de journée. Même si les courses ont été très disputées et que tous n'ont pas rallié l'arrivée, le mérite sportif des vainqueurs ne souffre aucune contestation.

KZ 125 : un 5e titre pour Mich
Habitué des compétitions internationales depuis de nombreuses saisons, le Francilien Thomas Mich (Birel/TM) a été poussé dans ses derniers retranchements pendant tout le week-end. Il avait en face de lui un adversaire redoutable en la personne d'Enzo Guibbert (Fa Kart/Parilla). Champion de France KF2 en 2010, pilote de monoplace passé par la F4 de l'Auto Sport Academy, désormais engagé en Championnat de France GT, Guibbert n'a jamais voulu se passer du plaisir de courir en karting. C'est lui qui a d'abord réalisé la pole position des essais chronos, puis remporté toutes ses manches qualificatives ainsi que la préfinale. Mich avait pourtant de solides ambitions qui ont pris corps au cours de la longue finale décisive. Guibbert parti encore une fois en tête, Mich a préparé son attaque avant de pouvoir dépasser son adversaire au 10e des 28 tours de la course. C'est avec une avance d'une seconde qu'il passait sous le drapeau à damier et remportait son 5e titre de Champion de France. « Ce n'était pas facile ! » a déclaré le vainqueur. « J'ai dû me battre contre des pilotes bien plus jeunes et remplis d'énergie. La piste est très physique en KZ et les performances très proches entre la plupart des karts. J'ai géré différemment mes pneus, cela m'a peut-être aidé, mais ma machine était vraiment très efficace pendant toute la course, comme le prouve mon meilleur temps. »

Le jeune Thomas Laurent (Tony Kart/Vortex) était apparu comme l'un des prétendants les plus sérieux pour le titre, mais le début de course a été compliqué pour lui et sa machine n'était pas la plus véloce à ce stade. Il terminait 5e. C'est Pierre Loubère (Sodi/TM), présent depuis le début dans le top 5, qui est finalement monté sur la 3e marche du podium sans avoir jamais perdu le contact avec des deux illustres prédécesseurs pendant toute la course. Stephen Nuvolini (OK1/Parilla) a achevé sa remontée en 4e position, avec le regret de n'avoir pas été en mesure de disputer le top 3 comme il pouvait l'envisager.

Grosso impérial en KZ 125 Gentleman
Jeune gentleman de 32 ans tout juste, Emilien Grosso (Tony Kart/Vortex) a vécu comme une consécration son titre de Champion de France KZ 125 Gentleman, le second couronnement national de sa carrière et sans doute le plus beau. Emilien a en effet tout gagné à Pers, sans commettre la moindre erreur ou connaître la moindre baisse de régime. A peine a-t-il ressenti un peu de pression au départ de la finale à cause de la présence toute proche d'Erwan Boisnard (Tony Kart/Vortex). Yannaick Savard (Birel/Maxter) lui a également donné du fil à retordre, sans pourtant remettre en cause son parcours sans faute qui s'achevait sur une victoire indiscutable en finale, assortie du meilleur temps de la course. Constant dans le top 5 jusque-là, Boisnard s'était replacé en 2e position lors de la préfinale et a conservé son rang malgré les tentatives d'un Savard très motivé. Plusieurs prétendants possibles au podium ont chuté dans l'intensité de la compétition, et c'est Yannick Valienti (Tony Kart/TM) qui a terminé 4e devant Enzo Brucoli (Birel/TM).

Gibier ne s'est pas laissé rattraper en Nationale 150
La fougue des pilotes de la Nationale 150 a proposé un spectacle sportif intense, parfois extrême, jusque dans les derniers mètres de la finale. C'est tout d'abord Enzo Coursimault (Kosmic/Rotax) qui a marqué l'épreuve par son meilleur temps des essais chronométrés, puis en remportant toutes ses manches qualificatives et la préfinale. Mais Jean-Baptiste Simmenauer (Tony Kart/Rotax) et Sébastien Gibier (Tony Kart/Rotax) remontaient fort, aux 2e et 3e places durant les manches et en préfinale. La finale démarrait un peu trop fort pour certains. Gibier bondissait en tête de la course dès le second tour, Simmenauer chutait en 7e position avant d'entamer une grosse remontée. Simon Dechandon (Tony Kart/Rotax) occupait longuement la 3e place jusqu'au retour de Simmenauer dans le dernier tiers de la course. Sur sa lancée, Simmenauer attaquait aussi Coursimault et revenait même dans les roues de Gibier qui se maintenait cependant à la première place jusqu'à l'arrivée. Sacha Fenestraz (Tony Kart/Rotax) se hissait à la 4e place et Tom Lledo (Tony Kart/Rotax) à la 5e. A 17 ans, Sébastien Gibier obtient enfin avec cette Coupe de France une récompense en Nationale, un succès obtenu malgré un budget très serré, alors qu'il songe à tenter prochainement sa chance en monoplace avec l'Auto Sport Academy.